Les Google Suggest font en ce moment beaucoup parler d’elles. Ces suggestions (à priori insignifiantes) qui s’affichent à mesure que vous précisez votre requête dans Google, ne font pas que des heureux.
Jusqu’au mois de mai dernier, l’internaute qui entrait « Direct Energie » dans Google se voyait proposé les mots-clés associés : « Direct Energie arnaque« … Ce qui ne plaisait pas au fournisseur alternatif d’électricité. L’argument qui consiste à dire que Google Suggest n’est que le reflet des requêtes les plus populaires des internautes n’aura pas suffit, Google a été condamné pour la première fois en France, le 7 mai dernier, à supprimer l’une de ses suggestions, en l’occurrence « Direct Energie arnaque« .
« Quel que soit le procédé automatique invoqué par Google pour justifier l’apparition de « direct energie arnaque » au premier rang, cette présentation fait peser sur Direct Energie une suspicion de comportement au minimum commercialement douteux. (…) Cette présentation est d’autant moins admissible que ce terme n’est pas, et de très loin, le premier en nombre de recherches indiqué sur le même écran (quelques dizaines de milliers contre plusieurs centaines de milliers voire plusieurs millions pour les termes suivants), ni même le premier par ordre alphabétique. » a prononcé le juge.
Une autre victime des Google Suggest, le Centre national de formation à distance (CNFDI), qui reprochait l’affichage de la suggestion « cnfdi arnaque« , a également porté plainte et demandé le retrait de l’expression incriminée… et a été débouté le 10 juillet dernier ! La raison : contrairement à Direct Energie qui s’était adressé au Tribunal de Commerce de Paris, invoquant la responsabilité civile de Google, le CNFDI s’est lui tourné vers le TGI de Paris en portant plainte contre ce qu’il jugeait être une insulte proférée par le moteur de recherche. En conséquent, « Le tribunal a rejeté la demande du CNFDI, dans la mesure où l’injure suppose une intention, qui fait défaut en l’espèce » explique Le Point.
Deux plaintes contre un même « mot », et pourtant deux décisions de Justice différente. Il semblerait qu’un événement ayant eu lieu entre les dates de ces deux jugements explique aussi (et surtout ?) ce revirement : le 10 juin, le Conseil constitutionnel censurait la partie sanction de la loi Hadopi… Ainsi, en vertu de l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme, le juge aurait tranché dans cette seconde affaire en décidant de ne pas exercer son pouvoir de restreindre l’exercice de du droit de Google à s’exprimer et à communiquer librement.
Jamais deux sans trois, j’attends avec impatience le prochain dépôt de plainte contre une Google Suggest pour voir qu’elle sera la décision du juge cette fois…